Le lancement de la 5G, la cinquième génération de technologie de communication sans fil, est chahuté dans notre pays, bloquant le déploiement de cette technologie pourtant indispensable à nos entreprises et au développement de notre région. De fausses nouvelles et des théories de conspiration ont en outre proliféré ces dernières semaines, rendant nécessaire selon nous une mise au point objective permettant de démêler le vrai du faux.
Initialement, les antennes utilisées par la 4G et 5G seront les mêmes – la seule différence sera que la technologie 5G, en étant plus efficace, permettra des vitesses supérieures à niveau de puissance constant.
Mais en effet, progressivement la 5G va permettre l’utilisation d’antennes « intelligentes » qui pourront orienter leur émission vers l’utilisateur actif, réduisant ainsi la puissance nécessaire à l’établissement de la communication ainsi que l’exposition des autres personnes se trouvant dans le champ de l’antenne.
Par ailleurs, la 5G utilisera différentes bandes de fréquence. Plus la fréquence est élevée, plus l’onde sera facilement arrêtée par des obstacles. L’utilisation de la 5G dans ces bandes de fréquence nécessitera de plus petites antennes, qui ne seront déployées que dans les endroits où la demande en données est très élevée. Ces antennes supplémentaires ne provoqueront donc pas une exposition plus élevée car une meilleure couverture d’antennes va optimiser l’échange d’ondes entre l’antenne 5G et l’appareil 5G, qui pourra donc se faire à une puissance inférieure étant donné la distance plus faible à couvrir.
En tout état de cause, comme dans tous les pays européens, la 5G est déployée dans le cadre de normes de sécurité strictes, comme ce fut le cas en Allemagne ou en Grande-Bretagne, par exemple. L’avis de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est clair : il n’existe pas de preuve scientifique que la 5G présente un risque pour la santé. Au contraire, en permettant dans les cas adaptés aux prestataires de santé de bénéficier du monitoring médical à distance des patients afin de pouvoir les suivre tout en restant à domicile, ceci permet une meilleure qualité de vie pour les patients, un désengorgement des hôpitaux et une réduction des coûts pour la société. La 5G peut ainsi aider à sauver des vies.
Pour commencer, il y a, de manière générale, un amalgame entre la technologie utilisée, dans ce cas-ci la 5G, et ce qui pourrait avoir un impact sur la santé, à savoir les ondes électromagnétiques. Parler d’impact de la 5G n’a pas de sens en soi. Il faut suivre les effets ou impacts des ondes qui sont utilisées.
La Commission européenne confirme que les limites d’exposition recommandées par l’UE (valeurs ICNIRP) pour les champs électromagnétiques s’appliquent à toutes les bandes de fréquences actuellement envisagées pour la 5G (y compris les ondes « millimétriques » à 26 GHz).
Par ailleurs, les normes d’émission pour la téléphonie mobile sont nettement plus strictes que les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé. En Belgique, il s’agit d’ailleurs de normes prises par les Régions dans le cadre de leur compétence environnementale. Ces normes couvrent donc l’environnement dans son ensemble (faune et flore), en ce compris l’être humain.
Par rapport aux abeilles, nous noterons par ailleurs que de plus en plus d’apiculteurs travaillent avec des ruches connectées afin de pouvoir les contrôler à distance, permettant ainsi de réduire la mortalité des abeilles. Voir par exemple cet article : www.apiculture.net/blog/decouvrez-la-ruche-connectee-n121
Comme indiqué déjà ci-dessus, commençons par rappeler que les limites d’exposition recommandées par l’UE pour les champs électromagnétiques s’appliquent à toutes les bandes de fréquences actuellement envisagées pour la 5G.
Par ailleurs, les normes d’émission pour la téléphonie mobile sont nettement plus strictes que les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui sont déjà 50 fois inférieures au seuil à partir duquel les premiers effets sont observés. En Belgique, il s’agit d’ailleurs de normes prises par les Régions dans le cadre de leur compétence environnementale. Ces normes couvrent donc l’environnement dans son ensemble (faune et flore), en ce compris l’être humain, et sont aujourd’hui encore bien inférieures à celles recommandées par l’UE et l’OMS.
On rappelle qu’absolument rien n’indique que le déploiement de la 5G constitue un risque pour la santé dans notre pays, étant donné que les normes en vigueur dans les trois régions sont non seulement respectées, mais sont aussi beaucoup plus strictes que les recommandations internationales. Le journal La Libre souligne d’ailleurs que « la littérature scientifique, très abondante depuis l’émergence des technologies mobiles sans fil, semble converger vers un même constat : à ce jour, aucune étude n’a pu démontrer un impact néfaste sur la santé dû à une exposition aux radiofréquences (2/3/4G) ».
Au niveau paysager, il y aura certes plus d’antennes, mais elles seront de plus petite taille et ces antennes dites « intelligentes » auront aussi la particularité de concentrer les radiations sur les personnes connectées au réseau (là où les antennes 3 ou 4G actuelles rayonnent de façon globale).
Information sur les normes d’émission conseillées par l’OMS et celles en vigueur dans notre pays
L’exposition aux ondes radio, dans l’ensemble des bandes de fréquences utilisées pour la 5G, est régie par des limites établies par la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP), un organisme scientifique indépendant, sur base d’analyses approfondies de la littérature scientifique. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande d’appliquer dans tous les pays les limites déterminées par l’ICNIRP.
Il faut par ailleurs souligner que l’ICNIRP n’a pas relevé ses normes établies en 1998 et qui reposent dès lors sur plus de vingt années d’études scientifiques supplémentaires.
Le cadre normatif belge, quant à lui, est plus restrictif encore que cette recommandation.
Normes d’exposition
Recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) basée sur l’évaluation de l’ICNIRP = 41 V/m (volt par mètre) pour toutes les bandes de fréquence.
- France, Pays-Bas, Allemagne = 41 V/m (recommandation internationale)
- Flandre = 20,58 V/m (4x plus stricte)
- Wallonie = 6 V/m (la norme est définie par antenne, par opérateur et par technologie, ce qui résulte en une limite inférieure à la norme flamande > 4x plus stricte)
- Bruxelles = 3 V/m (50x plus stricte)
Dans le cadre du lancement effectué dans notre pays, la 5G émettra, au départ d’antennes existantes, dans le même spectre de fréquences que les réseaux 2G, 3G, 4G existants, sans augmentation aucune de la puissance émise. Il ne s’agit nullement d’utiliser les nouvelles bandes de fréquence 5G qui restent encore à attribuer mais de réutiliser des bandes de fréquence qui sont déjà actives aujourd’hui sur les communes concernées.
Tout ceci a été effectué en respectant les normes actuellement présentes en Région wallonne, ce qui a été attesté par l’Institut Scientifique de Service Public (ISSeP) et communiqué vers les services en charge des dossiers liés à l’environnement de chaque commune concernée.
Pour résumer, en matière d’émission, rien ne change pour les concitoyens des communes qui sont couvertes par ces antennes.
Documentation fondée concernant les risques sanitaires
Plusieurs organismes suivent l’impact de la 5G sur la santé.
Vous trouverez ci-dessous les organismes principaux (OMS et Commission Européenne) ainsi que des liens vers certains media ayant traité du sujet.
- Avis de l’OMS : La conclusion essentielle des analyses effectuées par l’OMS est que l’exposition aux champs électromagnétiques n’a pas de conséquence sanitaire connue dans la mesure où elle reste inférieure aux limites qui figurent dans les recommandations internationales de l’ICNIRP.
- Avis de la Commission Européenne : La Commission européenne confirme que les limites d’exposition recommandées par l’UE (valeurs ICNIRP) pour les champs électromagnétiques s’appliquent à toutes les bandes de fréquences actuellement envisagées pour la 5G (y compris les ondes « millimétriques » à 26 GHz).
- Sciensano : technologie 5G, vérification des faits
- Articles media sur le sujet :
- Non, la 5G ne tue pas les oiseaux et n’est pas derrière l’épidémie de coronavirus
- La 5G ne provoque pas le coronavirus
- NON, LA 5G N’EST PAS RESPONSABLE DU CORONAVIRUS
- Coronavirus et 5G, épidémie de complotisme en ligne
- Comment la 5G a servi de bouc émissaire à la crise du corona
- 5G en Belgique : pourquoi il n’y a pas lieu de s’inquiéter
- 5G: Doit-on se faire du souci à propos du rayonnement ?
- 5G : ses ondes sont-elles vraiment nocives ?
- Faut-il craindre la 5G pour sa santé ? Une scientifique nous répond.
- 5G, anti-5G: deux professeurs d’université répondent à toutes vos questions.
La 5G n’est pas juste une amélioration de la 4G, c’est une révolution technologique d’une ampleur que l’on peine encore à appréhender.
Les améliorations seront notables au niveau de :
- la latence (délai de transmission dans les communications informatiques);
- la capacité de connexion (4G = 100.000 connexions/km² ; 5G = 1 million de connexions/km²) ;
- la précision de géolocalisation ;
- de nombreuses nouvelles applications (mobilité, agriculture, smart cities, industrie 4.0, …) ;
- l’adoption des technologies liées à l’industrie 4.0 : le développement de réseaux mobiles privés au sein des entreprises leur permettra de déployer des solutions IoT[1] en bénéficiant de performances supérieures au câblage/wifi et de la sécurité d’un réseau privé ;
- la technologie 5G, en étant plus efficace, permettra des vitesses supérieures à niveau de puissance constant ;
- la 5G va permettre l’utilisation d’antennes « intelligentes » qui pourront orienter leur émission vers l’utilisateur actif, réduisant ainsi la puissance nécessaire à l’établissement de la communication ainsi que l’exposition des autres personnes se trouvant dans le champ de l’antenne
La 5G permettra ainsi de faire face à la très forte croissance de l’utilisation de données et permettra aussi une série de nouvelles applications grâce à ses nombreux avantages – débit fortement amélioré, latence quasi nulle et qualité du réseau.
Bien plus que d’améliorer la qualité de diffusion de vidéos en ultra haute définition, la 5G garantira surtout la couverture de besoins spécifiques dans de nombreux secteurs fondamentaux de notre société ainsi que les usages liés à l’internet des objets.
A titre d’exemple, en matière de mobilité, la 5G ouvrira la porte à des technologies capables d’enrayer au moins partiellement l’engorgement du trafic, la sécurité routière et la pollution atmosphérique. Du point de vue de la santé, la 5G permettra la mise en place de solutions de télémédecine pour les personnes ayant du mal à se déplacer ou d’ambulances connectées pour une meilleure prise en charge des patients en situation d’urgence. Dans l’industrie et les services, la 5G pourra donner lieu à une gestion plus intelligente de l’énergie, un meilleur monitoring de l’environnement et un contrôle à distance sophistiqué de machines ou équipements lourds (p.ex. moissonneuses-batteuses, centrales solaires ou éoliennes).
[1] P.ex. analyse des vibrations, analyse des ultrasons produits par les machines, analyse des conditions d’humidité, analyse de la forme du produit à différents stades de la chaîne de production, analyse de l’étiquetage, etc. Voir aussi la carte blanche de Manuel Pallage dans La Libre Belgique.
Les opérateurs télécoms de notre pays sont conscientisés aux enjeux environnementaux et plusieurs se sont d’ailleurs engagés de façon importante dans ce domaine, au travers notamment des Objectifs de Développement Durable (SDGs) de l’ONU. Ainsi, à titre d’exemple, des initiatives ont été lancées afin d’inciter les clients à rapporter leurs vieux téléphones et smartphones et ainsi permettre de les recycler.
De plus, il faut bien comprendre qu’aucun client n’est obligé d’abandonner son smartphone équipé pour la 4G puisque celle-ci reste en place et le sera encore pour de nombreuses années.
Enfin, afin de s’assurer de minimiser l’impact environnemental de cette consommation énergétique, certains opérateurs de notre pays n’achètent plus depuis plusieurs années que de l’électricité issue de sources renouvelables, ce qui assure que toute consommation énergétique est neutre en CO2.
La 5G est moins énergivore que les technologies précédentes (2G, 3G et 4G). Il faudra moins d’énergie pour transporter une même quantité de données. La 5G permettra ainsi de réduire la consommation énergétique d’un facteur 10 pour une même quantité d’information transmise. Il s’agit donc d’un réel progrès technologique permettant d’utiliser moins de ressources.
D’autre part, on arrive aujourd’hui à une saturation du réseau 4G. Si on veut continuer à permettre à chacun d’entre nous de pouvoir communiquer, accéder à de la connaissance et des loisirs, créer et partager du contenu, … nous devons augmenter la capacité des réseaux. Sinon, il faudrait rationner et/ou diminuer nos usages actuels.
Ce qui cause en fait une augmentation de la consommation énergétique, c’est l’augmentation de la consommation de données par la population, qui est en cours depuis déjà de nombreuses années (de 50% à 70% d’augmentation par an). En réalité, sans la 5G, la consommation énergétique serait encore plus importante.
Notons enfin que dans son ‘Green deal’, la Commission européenne a prévu que les infrastructures télécoms et les data centers devront être neutres en CO² d’ici 2030. Par ailleurs la numérisation de l’économie et la 5G permettront d’améliorer l’efficacité énergétique dans une série de domaines (ex : gestion plus efficace du réseau d’électricité grâce à des capteurs connectés).
Les opposants isolent les études montrant un impact potentiel des ondes sur la santé en ignorant celles, et qui sont majoritaires, qui n’en montrent pas. L’ICNIRP, l’OMS et les agences sanitaires nationales prennent l’ensemble de la littérature en compte. Rappelons que pour constituer une preuve scientifique, une étude doit répondre à 2 conditions :
- Avoir été publiée dans un journal scientifique avec comité de lecture (peer reviewed)
- Avoir été reproduite dans un autre laboratoire dans les mêmes conditions.
Cette vidéo réalisée par le journal Le Monde explique la méthode utilisée par les opposants :
La crise du Covid-19 a montré l’importance d’avoir des réseaux de haute qualité avec une grande marge de croissance en termes de capacité. Ce sont les investissements réalisés dans le passé qui, au plus fort de la crise, ont permis à un grand nombre d’entreprises de travailler à distance avec des outils digitaux, aux autorités d’avoir une continuité d’activité, aux services d’urgence d’être connectés afin de lutter plus efficacement contre le virus, aux médias de continuer à informer la population, aux étudiants de rester en contact avec leurs professeurs et amis et de permettre ainsi une continuité sociale et économique pour l’ensemble de la population
Par-rapport au déploiement light, l’opérateur concerné a mis à niveau les antennes existantes utilisées pour la 3G et la 4G et utilisé une bande de fréquences déjà acquise lors des précédentes mises aux enchères de spectre. Rien n’a donc changé en termes de puissance d’émission : les normes d’émission actuellement en vigueur ont été respectées et cela a d’ailleurs été confirmé par les autorités régionales de l’environnement.
Le ROI (Retour Sur Investissement) pour une entreprise sera atteint voire dépassé en mettant un maximum de solutions/applications/services sur la même technologie. Il reste fort dépendant d’une entreprise à l’autre. Un des premiers impacts sera amené par le gain en efficacité en utilisant une seule et même infrastructure plutôt que différents systèmes en parallèle. D’autres gains sont ensuite générés suivant les services qui peuvent être développés. Avant d’arriver à cette solution, il est important que l’entreprise obtienne un maximum de garantie quant à la fiabilité de la nouvelle technologie introduite. Ceci est d’autant plus valable lorsqu’il s’agit d’insérer une nouvelle technologie dans des applications critiques.
D’où l’importance de démarrer avec des applications non critiques et des «use cases» qui permettront à l’entreprise d’acquérir une bonne expérience et expertise en la matière.
Ainsi, une entreprise industrielle qui souhaiterait introduire la 5G le fera en premier lieu sur ses processus non critiques. Cette première phase permettra d’une part à ses équipes de suivre la stabilité des systèmes en place et d’autre part d’acquérir une expertise forte sur cette technologie 5G. Ceci conduira ensuite à introduire, sur base de l’expérience acquise, cette technologie au fur et à mesure dans d’autres applications de plus en plus critiques.
La nécessité d’une communication publique objective
Il est aujourd’hui indispensable que les autorités politiques communiquent davantage et de façon objective sur la 5G et la santé. La désinformation joue sur les peurs et entretient un climat «techno-sceptique» auprès de la population. Or, la crise actuelle a montré l’importance d’avoir des réseaux de haute qualité avec une grande marge de croissance en termes de capacité.
Dans un contexte de relance économique, il est important aussi de noter que, selon des chiffres de la Commission européenne, la 5G contribuera à la création d’emploi et d’avantages économiques et sociétaux : respectivement +36.300 emplois et + €3 milliards pour la Belgique[1]. Par ailleurs, dans son récent Plan de relance, la Commission européenne considère la transition verte et numérique comme une priorité. Et cette transition se concrétisera notamment par des investissements dans des secteurs et technologies clés, comme la 5G.
Ce sont les progrès technologiques et les investissements réalisés ces dernières années qui ont permis une certaine continuité économique, politique et sociale durant la crise du coronavirus. Ce sont les évolutions technologiques telles que la 5G, qui moyennant le respect de conditions de travail décentes à tous les niveaux de la chaîne de production et la limitation de l’impact sur l’environnement, permettront au plus grand nombre d’entre nous de pouvoir créer de la valeur, échanger, partager, accéder à de la connaissance, … et assurer à la fois le progrès de notre Société et la résilience de notre économie.
[1] Source : Commission européenne, étude SMART, 2016 et extrapolation Agoria